3. la description systématique des éléments stylistiquement marqués;
4. l’étude de leur fonctionnement.
La linguistique textuelle est liée à la syntaxe. L’étude du texte devient possible s’il existe des unités qui se caractérisent par des facultés particulières de leurs éléments.
La linguistique textuelle se diffère d’autres disciplines linguistiques. Cela concerne notamment la méthode des recherches : linguistique du texte se caractérise par explication des phénomènes linguistiques non seulement à l’aide d’eux-mêmes, mais aussi grâce aux facteurs extra-linguistiques : la perception du texte et l’objectif communicatif.
Objet de la linguistique textuelle
La linguistique du texte s’occupe de systématisation des faits sur la diversité du fonctionnement des unités de la langue dans le texte.
A présent la linguistique textuelle attire une attention particulière des linguistes. Les dernières décennies sont marquées par le vaste développement de cette science.
Sous le nom d’analyse de textes se trouvent liées deux recherches associées mais distinctes. Il s’agit d’une part de décrire l’ensemble des structures linguistiques plus grandes que les structures traditionnellement analysées dans le cadre de la phrase.
L’intérêt vers l’étude du texte est conditionné par tendance d’expliquer une langue comme un phénomène global du point de vue de la linguistique moderne, comme un moyen de communication, d’étudier plus profondément les liens de la langue avec différentes côtés de l’activité humaine qui se réalise à travers le texte. On peut aussi expliquer cet intérêt par tendance d’étudier les régularités de la langue qui ne se découvrent que dans le texte. La linguistique textuelle est une science qui étudie la nature et l’organisation des conditions de la communication.
L’idée d’étudier le texte suivi a paru pour contrebalancer “atomisme” et d’autres méthodes des recherches qui étaient proposées par les écoles structuralistes. La linguistique structurale ne satisfaisait plus car il y avait plusieurs phénomènes qu’elle ne pouvait pas expliquer.
On peut mettre en relief quelques directions du développement de la linguistique du texte :
1. l’étude du texte comme système supérieur;
2. la construction de la typologie des textes selon les paramètres communicatifs et les marques linguistiques;
3. l’étude des unités composant le texte;
4. la mise en relief des catégories du texte;
5. l’étude des liens et des relations entre les phrases.
Notion de texte dans la linguistique textuelle
On n’a pas encore la seule notion de texte qui serait complète et porterait le caractère terminologique. Donc on va s’arrêter sur celui-ci: « Le texte est une quantité de propositions qui sont liées par différents types de liaison lexicale, logique et grammaticale, capable de rendre une information organisée ».
Conformément à cela l’objet d’étude de la linguistique textuelle est le texte qui est le produit du langage parlé ou écrit.
Le texte peut se trouver dans un état de calme ou bien dans un état de mouvement. Son existence n’est bornée de rien.
Le texte reflète l’actualité et donne des renseignements sur cette dernière.
Il existe plusieurs conceptions qui interprètent différemment la notion de texte.
Texte littéraire
Le texte littéraire c’est un système secondaire parce qu’y se croisent le reflet du monde objectif et l’invention de l’auteur. La langue naturelle est un matériel de construction pour le texte littéraire. La langue du texte littéraire possède un système particulier de signes qui reste le même pour différentes langues.
Règles du discours
Par commodité, on distinguera deux ensembles de règles, d'ailleurs étroitement liés : a) le premier réunit les règles qui permettent la relation qu'il faut instaurer entre l'énonciateur et le destinataire pour que la persuasion soit effective ; b) le second concerne, plus spécifiquement, les moyens techniques qu'il faut mettre en œuvre, c'est-à-dire le travail du texte par l'énonciateur.
Aristote distingue trois types d'arguments : l'argument éthique, l'argument pathétique et l'argument logique. Les deux premiers sont d'ordre affectif, le troisième d'ordre rationnel. L'argument éthique renvoie aux valeurs morales qui, normalement, doivent s'attacher à la personne de l'orateur.
L'argument pathétique renvoie plutôt aux effets de caractère psychologique que l'orateur doit susciter chez le destinataire.
L'argument logique renvoie à l'argumentation même que l'orateur développe, c'est-à-dire à la dialectique du discours, aux preuves qu'il choisit et à la manière qu'il a de les agencer.
Le travail du texte. — S'il est vrai que l'art oratoire est un tout et, comme l’appelait G. Molinié, que la personne physique de l'orateur, son sens de la gestualité, son vêtement même importent, il reste qu'il se réalise essentiellement dans l'élaboration du discours. Le discours est conçu comme un acte de langage complexe, traditionnellement divisé en quatre temps, qu'on désigne par quatre termes techniques repris par calque des traités de rhétorique en langue latine : l'invention, la disposition, l'élocution et l'action.
— L'élocution : moment encore préparatoire, qui concerne l'écriture même du discours, notamment sa forme ou style. Cette exigence stylistique, sur laquelle insiste beaucoup Aristote, se laisse définir à partir de la notion clef de convenance. Il faut qu'il y ait un rapport aussi étroit que possible entre l'objet traité et la manière de le traiter.
L'action : c'est « la prononciation effective du discours » ce qu'il peut impliquer d'effets de voix, de mimique et de gestique»
Liens de la linguistique textuelle avec la stylistique
Il faut bien préciser le fait que la linguistique est étroitement liée à la stylistique et surtout à la stylistique fonctionnelle.
La stylistique est à la fois une méthode et une pratique, c'est-à-dire une discipline.
La stylistique est partie de la linguistique, entendue au sens de science du langage.
La linguistique, comprend incontestablement des disciplines diverses : phonétique et phonologie, sémantique, lexicologie, syntaxe (pour ne citer que des domaines bien connus)... stylistique.
La stylistique est ainsi un instrument de la critique (et notamment de la critique d'attribution).
On pose le postulat suivant : une manière littéraire est le résultat d'une structure langagière. Décrire une structure langagière, c'est démonter les éléments qui la composent, mais auxquels elle ne se réduit pas, et mettre au jour les diverses grilles qui organisent ces éléments.
La pratique stylistique ne peut donc être que structurale.
On peut d'abord envisager de quoi est composé le champ stylistique.
Texte en cadres de la stylistique.
Toutes ces deux sciences sont unies par le même objet d’étude : LE TEXTE. Qu’est-ce que c’est donc un texte?
Evidemment, il faut entendre texte au sens large : depuis l'unité qui se donne elle-même comme telle (scène, chapitre, poème), jusqu'à l'oeuvre complète et même à la série générique.
Justement, le texte est un montage, par un côté ou par l'autre : montage de structures langagières à la production, y compris montage, plus automatique, des modèles généraux d'expression par rapport aux types fondamentaux de discours.
La notion de style est déterminante pour évaluer la convenance entre l'objet traité et la forme du discours. Le style, composante centrale de l'élocution dans les genres rhétoriques, devint naturellement une composante tout aussi centrale dans les genres poétiques une fois que ceux-ci furent réinterprétés par référence à ceux-là. Il en résulta que l'étude de la forme des genres poétiques ne fut plus seulement l'étude des moyens d'expression (prose contre vers) ou des modes d'imitation (imitation pure ou récit), mais finit par inclure aussi l'étude des niveaux de langue en convenance avec tel ou tel sujet (ainsi la langue de la tragédie ne saurait se confondre avec celle de la comédie) et accorda une place majeure aux éléments ornementaux que sont les figures de rhétorique, pensées comme un élément essentiel du pouvoir de séduction que l'œuvre littéraire doit posséder à l'instar de tout discours (notamment le judiciaire).
Langue et style sont, selon Barthes, deux choses qui s'imposent à l'écrivain et dont il n'est pas responsable. La langue est un « objet social » et, comme telle, elle « reste en dehors du rituel des Lettres »; elle est « en dehors de la littérature » .
Le style « est presque au-delà » : « Des images, un débit, un lexique naissent du corps et du passé de l'écrivain et deviennent peu à peu les automatismes mêmes de son art. ».
A ces deux natures, R. Barthes oppose l'écriture qui résulte d'une intention et d'un choix ; l'écriture est alors un engagement, une fonction, un « acte de la solidarité historique ».
Une histoire de la langue française permet de dresser un inventaire (incomplet bien sûr) des moyens linguistiques d'une époque et d'un groupe donnés. Le lexique et la syntaxe des gentilshommes du XVIIe siècle ne sont pas tout à fait ceux des philosophes du XVIIIe, qui diffèrent encore de ceux des jeunes gens romantiques de 1830. Ainsi existe-t-il des langues d'époques, mais aussi des langues de classes sociales et des langues de groupes sociaux: langue des paysans, des intellectuels, des bourgeois; langue de l'Administration, de l'Université, de l'Eglise; langage des corps de métiers, des techniques diverses, des partis politiques, des mouvements d'idées; argot des lycéens et des étudiants (de l'écolier limousin de Rabelais jusqu'à nous), des sportifs, des journalistes, des «mauvais garçons», des militaires, etc. A tout cela s'ajoutent encore les traits régionaux fournis au français par les langues éthniques (breton, catalan, occitan, basque, etc.) et les traits que l'âge et le sexe contribuent à distinguer (parler des enfants, opposition du lexique jeunes gens/jeunes filles). Tout cela représente une masse considérable de faits que la stylistique ne pourra ignorer puisque style et écriture puisent leurs matériaux dans cette masse.
Ce que nous venons de voir nous montre que le style est un phénomène complexe, difficile à enfermer dans une formule générale, ou dans une mesure simple et universelle. On aura besoin de bien des outils pour arriver à le cerner d'une manière satisfaisante. C'est que l'oeuvre littéraire est un témoignage humain, personnel, et que, comme tel, elle met en mouvement un réseau compliqué et délicat d'éléments divers.
Du Moyen Age au XIXe siècle, la stylistique est tout entière contenue dans la rhétorique, héritée de l'Antiquité. La rhétorique, « à la fois science de l'expression et science de la littérature », se préoccupait de l'analyse du discours : de son argument (inventio), de sa composition (disposition, du choix de ses termes (elocutio — étude des figures ou tropes).
Analyse linguistique du récit
S'exerçant sur un discours, la stylistique ne peut guère se passer, comme nous avons vu, des enseignements que peut lui fournir la linguistique : connaissance historique de la langue, description de la substance phonique qu'est un texte, description de la morpho-syntaxe de la langue dans laquelle le texte est écrit, connaissance du lexique, etc.
On ne peut, en effet, éviter la linguistique: le texte littéraire est langage et communication, il est un objet linguistique. A partir de ce postulat, on peut poser, à la suite de M. Arrivé, que le texte littéraire est clos (= « limité dans le temps et/ou l'espace » ; ou = « structuralement fini », I. Kristeva), qu'il n'a pas de réfèrent et qu'il est soumis aux structures linguistiques (il « s'insère dans les structures » d'une langue et il « constitue par lui-même un langage»).
Mais on peut aussi, si on pose que le texte littéraire est un objet stylistique, dire que « la stylistique littéraire étudie, dans le contexte historique des œuvres et des auteurs, le problème de l'expression, dans ses détails et dans son ensemble composé »
« Si la critique stylistique a tout à gagner aux observations d'une science du style, elle doit finalement en transcender les catégories nécessairement étroites ».
Ouvrages étudiés
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2. Гальперин И.Р. Грамматические категории текста. – Известия АН СССР. СЛЯ, 1977. –№6. – с.500-524.
3.Гальперин И.Р. Текст как объект лингвистического исследования. – М., 1981.
4.Зимин В.И., Модебадзе Э.А. Метафора и метонимия // Русский язык в национальной школе. – №2. – 1977.
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7. Хэллидей М.А.К. Место “функциональной перспективы предложения” в системе лингвистического описания. – В кн.: Новое в зарубежной лингвистике. – Вып. VII. – М., 1978.
8.Шмидт З.Й. “Текст” и “история” как базовые категории. – В кн.: Новое в зарубежной лингвистике. – Вып. VIII. – М., 1978.
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10.Barthes R. Communications. – VIII.
11.Benveniste E. L’appareil formel de l’énonciation. – Langages. – n.17. – 1970.
12.Cressot M. Le style et ses techniques. – P.U.F. – 1963.
13.Guiraud P. La stylistique. – “Que sais-je.” – 1984.
14.Henry A. La stylistique littéraire // Le Français moderne. – n.1. – 1972. – p. 4-10.
15. Soutet O. Linquistique. – Paris, 1995.
16. Traité de la stylistique française. – 2 éd. – 1980.
17. Linguistique et Sémiologie. - Travaux du Centre de recherches linguistiques et sémiologiques de Lyon. - 1976.
18. Molinié G. La stylistique. – Paris, PUF. – 1989.
19. Molinié G. Eléments de stylistique française. – Paris, 1990.
20. Morier H. La psychologie des styles. – Genève, 1953.
21. Mounin G. Clefs pour la linquistique. – Seghers, 1968.
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